Gastautorin Ines Weege nimmt uns heute mit auf die Baustelle des Wirtschaftsgymnasiums in Basel und erzählt uns von der akribischen Arbeit des «Bauens mit dem Bestand». Ihren Text hat sie im Rahmen unseres Call for papers eingreicht. Er ist bilingue verfasst. Wir starten auf französisch. Die deutsche Version folgt weiter unten. Bonne lecture.
Réutiliser du bâti préexistant – un procédé aux multiples possibilités architecturales mais réputé comme complexe et onéreux. Cherchons d’abord à discerner les méthodes de développement de ce type de projet, du concept à la mise en œuvre, différenciant ce processus de celui d’une construction neuve. Décryptage à travers un retour d’expérience personnel sur la base d’un projet en cours : la rénovation du Wirtschaftsgymnasium à Bâle par MET Architects, en groupement de maîtrise d’œuvre avec RAPP Architekten.
Intervenir sur l’existant
Tout projet d’architecture se développe à partir de données définies au préalable telles que le budget, le programme fonctionnel ou le planning. Lorsqu’il s’agit d’intervenir sur un bâtiment existant, une donnée déterminante s’ajoute : le bâtiment en tant que matière construite présentant un ensemble de caractéristiques esthétiques et constructives. Cette matrice préexistante ne constitue alors pas uniquement le support du projet, mais intervient activement dans les décisions architecturales. Si les données de projet ainsi que le bâtiment existant permettent de guider les choix architecturaux, les possibilités d’intervenir sur l’existant n’en restent pas moins nombreuses : conserver, réhabiliter, transformer, rénover, reconstruire, restaurer… Ces interventions constructives traduisent des intentions architecturales, un positionnement face à la matière préexistante. Comment définir et justifier ce qui doit être démoli ou conservé ? Quels éléments sont à valoriser et par quels procédés ? Quel rapport ancien/nouveau faut-il engager?
La rénovation du Wirtschaftsgymnasium, lycée économique situé dans le quartier Gellert au sud de la ville de Bâle, est un projet où ces réflexions sont constantes, générées par une transformation importante de l’existant. À travers mon expérience au sein de l’équipe d’architectes en charge de ce projet à l’agence MET Architects, j’ai pu observer la mise en place de méthodes permettant de développer ce projet au niveau de son concept architectural, de sa mise en œuvre ou de son organisation, impliquant notamment un grand nombre d’acteurs. Un processus particulier et complexe mais un défi stimulant dans sa pratique. L’analyse du bâtiment se présente généralement comme une des premières étapes pour élaborer le projet architectural. Au-delà des diagnostics de structure et de composition matérielle, il s’agit d’analyser le bâtiment dans son architecture et son histoire : comprendre la morphologie du bâtiment, discerner les intentions architecturales d’origine et des interventions réalisées à posteriori, recherches bibliographiques sur l’état initial du bâtiment, relevé colorimétrique de l’existant…
Autant pour le Wirtschaftsgymnasium que pour les autres projets réalisés par MET Architects, cette compréhension du bâtiment existant fonde les décisions de projet. Elle permet en effet de réaliser une lecture architecturale sensible de l’existant. C’est ainsi qu’au cas par cas, l’existant est estimé selon des « valeurs » qui sont attribués aux différents éléments, permettant ensuite de définir l’intervention nécessaire. Ainsi un élément peut revêtir une valeur fonctionnelle – il accomplit sa fonction en tant qu’élément architectural ; une valeur esthétique – jugement subjectif d’une qualité esthétique ; une valeur matérielle – qualité des matériaux employés ; une valeur historique – il est représentatif de son époque. Sur la base de l’analyse architecturale et historique effectuée au préalable mais aussi de l’expertise et expérience des architectes, les interventions sur l’existant et les éléments nouveaux sont définis peu à peu, formant le projet global. Cette nécessité d’observer et de développer des réponses au cas par cas tout en conservant une logique d’ensemble suggère selon moi l’idée d’une composition en puzzle. La complexité réside alors non seulement dans l’assemblage judicieux de ces pièces, mais aussi dans la gestion d’une composition régulièrement affectée par des changements de projets.
La rénovation du Wirtschaftsgymnasium
C’est en 2017 que le canton de Bâle-Ville lance un concours pour la rénovation de ce lycée, de son gymnase et de l’école maternelle, représentant une surface d’environ 14.300m². Achevé en 1941 par un architecte cantonal, ce bâtiment a subi quelques modifications dans les années 60 et 80, notamment l’ajout d’un étage. L’exercice proposé aux architectes porte alors sur l’aménagement de la cafétéria et de sa cuisine au rez-de-chaussée. La proposition de MET Architects vise à conserver la trame structurelle existante en aménageant la cuisine à l’emplacement de l’ancien couloir et la cafétéria à la place des anciennes salles de classe. Ces deux longs espaces tirent parti de ces proportions atypiques à travers leur fonctionnalité et leur spatialité, s’ouvrant en direction des espaces extérieurs. Actuellement en phase de chantier, la transformation de ce lycée représente une rénovation lourde, dont la livraison est prévue pour l’été 2021. Le bâtiment est composé d’un volume principal sur 5 niveaux et d’un second volume sur 3 niveaux, reliés à la maternelle et aux gymnases par un préau. La structure est partiellement mise à nu, permettant une rénovation de la quasi-totalité des sols, murs, fenêtres et plafonds. Outre la cafétéria, l’aménagement de la médiathèque dans les combles constitue la seconde modification importante des espaces intérieurs. Deux nouveaux ascenseurs sont aménagés, ainsi qu’un noyau sanitaire central.
Bien que de nombreuses modifications et démolitions soient entreprises, l’attention portée aux éléments architecturaux existants et historiques est centrale pour ce projet. L’inscription du bâtiment à l’inventaire cantonal de protection du patrimoine mais aussi un intérêt de la part de la maîtrise d’ouvrage et un budget adéquat permettent de pouvoir développer un projet poussé dans le rapport au bâtiment existant et à sa valeur patrimoniale. La stratégie globale du projet cherche à valoriser voire restituer l’état d’origine du bâtiment. Le remplacement de la majorité des fenêtres permet notamment de restituer la division d’origine des croisillons. Concernant les sols, le projet des années 40 leur attribue une certaine importance par l’utilisation de revêtements aux couleurs fortes ou aux matérialités particulières. En effet, dans les couloirs et halls, les sols existants d’origine en pavés de clinker confèrent une identité particulière au bâtiment. Révélant une valeur historique comme esthétique, ils sont conservés avec soin ou démontés à certains endroits pour être réemployés en fonction des modifications réalisées. Des pavés neufs reproduisant les couleurs de ceux existants permettent de combler les endroits restants, effaçant ainsi les traces de l’intervention nouvelle au profit de la valorisation de l’existant.
Par souhait d’intégrer la nouvelle cafétéria dans la logique des espaces communs, la salle principale sera également dotée d’un sol en pavés de clinker. Ces briques neuves ne pouvant recréer les coloris exacts de l’existant, obtenus à travers la cuisson au four d’époque, c’est l’effet de couleur et de matérialité qui est reproduit à travers un assemblage judicieux de pavés colorés et un calepinage identique à l’existant. Pour tous les autres revêtements neufs du projet, cette importance conférée aux sols est réinterprétée comme dans les salles de classes par la pose d’un parquet en chêne à chevrons ou bien dans les sanitaires à travers l’utilisation d’un carrelage à motifs contrastés. Concernant l’élément du sol, l’intention de continuité avec le projet architectural d’origine est donc mise en place à travers des stratégies de conservation, de valorisation ou de réinterprétation de l’existant. D’autres situations nécessitent néanmoins des réflexions plus complexes, amenant à élaborer des stratégies diverses, notamment pour les portes intérieures. Dans les couloirs principaux des étages inférieurs, les portes existantes en bois d’orme, dotées d’un encadrement en clinker et révélant des détails historiques particuliers, sont des éléments mis en valeur à travers le projet. Conservation et revalorisation, réemploi de portes existantes démontées, reproduction des détails constructifs et utilisation de matériaux identiques lorsque possible – les intentions architecturales sont centrées d’une part sur l’existant, mais aussi sur les usages futurs ou les intentions de projet. Ainsi certaines portes des étages supérieurs sont revalorisées, notamment par l’utilisation du bois d’orme. D’autres seront mis en œuvre avec du linoléum en remplissage de panneau, nouveau matériau permettant une hiérarchie des usages et marquant la présence de l’intervention nouvelle. Le développement de stratégies diverses reflète les méthodes de projet employées lors d’une intervention architecturale sur de l’existant. Qu’il s’agisse d’effacer les traces de l’intervention nouvelle ou au contraire de manifester l’élément nouveau, ces stratégies sont issues d’une lecture sensible de chaque situation au cas par cas. Le projet se construit à travers cette interprétation de l’existant, permettant de retranscrire l’esprit du lieu tout en affirmant ponctuellement l’intervention contemporaine.
Mise en œuvre du projet
Des phases d’études au chantier, le projet se traduit en matériaux et techniques constructives. L’élaboration de dossiers de consultation des entreprises m’a permis de suivre le développement du projet à l’échelle du détail et, à travers la description de certains ouvrages où bâti existant et matière nouvelle s’assemblent, de discerner l’importance du détail technique pour ce type de projet.
Les connaissances techniques de base sont bien sûr fondamentales afin de décrire les ouvrages à réaliser par les entreprises : techniques de montage, composition matérielle, détails de mise en œuvre et de finition… Mais lorsqu’il s’agit de réutiliser un bâtiment, ce sont les ouvrages préexistants qui déterminent les possibilités constructives, amenant d’autres types de réflexions : Peut-on démonter un cadre de porte puis le remonter dans une nouvelle ouverture ? Peut-on reproduire fidèlement et compléter une main courante existante ? Peut-on compléter un élément existant afin qu’il atteigne les exigences normatives ou doit-on le remplacer à neuf ?
Le détail technique ne permet alors plus uniquement de traduire le projet à une échelle détaillée, mais il devient un outil d’analyse des possibilités techniques et donc de conception du projet. Il permet d’évaluer les interventions possibles sur l’existant ainsi que ses potentielles interfaces avec les éléments neufs. À l’échelle du détail, certaines interventions peuvent alors se révéler trop complexes, trop onéreuses voire impossibles à réaliser, et avoir des répercussions sur le projet global.
Étudier les possibilités de réutiliser des ouvrages existants, souvent construits hors du système normatif actuel, présentant des matériaux ou techniques constructives propres à leur époque, nécessite une expertise spécifique. Pour les architectes, il s’agit alors de collaborer avec des entreprises spécialisées en fonction de l’ouvrage à réaliser, permettant d’apporter des solutions techniques ou même d’envisager de nouvelles hypothèses. A travers le suivi de cette phase de projet, il m’a semblé nécessaire de repenser à cette collaboration comme partie intégrante du processus de projet. Mais c’est aussi la séparation des phases d’études et de réalisation qui est remise en question.
Intégrer d’avantage l’aspect technique lors de la conception permet de développer un projet architectural sur des certitudes techniques. Ce travail en amont est alors bénéfique pour la conception, à travers notamment l’outil du détail technique, mais aussi pour la mise en œuvre constructive lors de la phase de chantier. Bien que tout chantier révèle des imprévus – erreurs de chantier ; « trouvailles » d’éléments existants, notamment lors de la création d’ouvertures dans des murs existants ; difficulté imprévue d’une mise en œuvre ; délais de livraisons – certains aléas propres à une intervention sur un bâtiment existant peuvent être en anticipés à travers une intégration approfondie des aspects techniques au préalable.
Le diagnostic structurel et de composition matérielle du bâtiment constitue pour cela une étape importante. Pour le projet du Wirtschaftsgymnasium, des sondages des murs et dalles ainsi qu’une analyse structurelle ont permis de vérifier ou de compléter les informations obtenues par les plans mis à disposition par les archives cantonales. Ce diagnostic permet de pouvoir développer le projet sur la base d’un relevé fidèle à l’état actuel du bâtiment. Pourtant, des diagnostics supplémentaires sur les ouvrages de second œuvre se révèlent indispensables au fil de l’avancée du projet. Réalisés par les architectes sous la forme de constats de l’état apparent, de relevés de mesures supplémentaires, ou bien d’un diagnostic réalisé par un spécialiste externe, ces informations sont nécessaires dans l’élaboration du projet.
Ces diagnostics complémentaires reflètent une adaptation nécessaire des méthodes de travail à l’échelle du processus global. Qu’il s’agisse de développer des techniques constructives sur mesure, d’adapter des systèmes standardisés, ou de repenser des méthodes de travail conventionnelles, l’approche nécessaire consiste à s’adapter à l’existant. Complexité mais richesse d’un processus « sur mesure » dans son organisation comme dans sa définition des missions des différents acteurs. Il semble alors nécessaire de redéfinir cette pratique dans son fonctionnement interne comme dans son image véhiculée au public, afin de répondre aux besoins spécifiques de ce type de projets et d’instaurer durablement la construction avec l’existant.
Texte: Ines Weege, architecte MSc / HMONP. Diplômée en 2018 de l’ENSA Strasbourg et du KIT Karlsruhe. Actuellement employée chez MET Architects au sein de l’équipe en charge de la rénovation du Wirtschaftsgymnasium à Bâle. Article écrit en lien avec le travail de mémoire professionnel dans le cadre de la formation HMONP achevée en 2020.
Bauen mit dem Bestand
Bestehende Bausubstanz wiederverwenden – ein Verfahren welches vielfältige architektonische Möglichkeiten bietet, aber auch den Ruf einer komplexen und teuren Praxis hat. Man sollte zuerst die Entwicklungsmethoden dieser Art von Projekten beleuchten, vom Konzept bis hin zur konstruktiven Umsetzung, die ihn von Neubauprojekten unterscheiden. Fokus aus interner Perspektive auf den Prozess eines laufenden Projektes: die Gesamtsanierung des Wirtschaftsgymnasiums in Basel durch MET Architects in ARGE mit RAPP Architekten.
Einwirken auf den Bestand
Jedes architektonische Projekt basiert auf Parametern, die im Voraus festgelegt wurden wie Budget, Raumprogramm oder Terminplanung. Wenn ein bestehendes Gebäude wiederverwendet wird, fügt sich noch ein weiterer entscheidender Parameter hinzu: das bestehende Gebäude als gebaute Substanz, welches eine Reihe von ästhetischen und konstruktiven Eigenschaften aufweist. Das bestehende Gebäude bildet somit nicht nur die Grundstruktur für das Projekt, sondern wirkt aktiv auf die architektonischen Entscheidungen ein.
Während die Projektparameter und das Bestandsgebäude die Projektentscheidungen orientieren, bestehen jedoch zahlreiche Herangehensweisen: erhalten, sanieren, umbauen, rekonstruieren, restaurieren… Diese konstruktiven Eingriffe spiegeln architektonische Absichten bzw. Positionierungen gegenüber der bestehenden Bausubstanz. Wie wird bestimmt, was erhalten werden soll? Welches Verfahren soll zur Aufwertung eines Elements verwendet werden? Welcher Dialog zwischen Alt und Neu soll hergestellt werden?
Die Gesamtsanierung des im Basler Gellertquartier gelegenen Wirtschaftsgymnasiums ist ein Projekt, bei dem diese Überlegungen als Resultat der gründlichen Auseinandersetzung mit der Bausubstanz ständig präsent sind. Durch meine Erfahrung als Mitglied des Architektenteams bei MET Architects, das für dieses Projekt verantwortlich ist, liegt mein Augenmerk auf den Methoden, mit denen das Projekt entwickelt wird, sowohl im Hinblick auf den architektonischen Entwurf als auch auf die bauliche Umsetzung. Ein komplexer Prozess, an dem zahlreiche Akteure beteiligt sind, jedoch eine spannende Herausforderung.
Die Analyse des Bestands ist für die Entwicklung des Entwurfes in der Regel einer der ersten Schritte. Neben der Gebäudediagnostik durch Untersuchungen und Sondierungen muss das Gebäude in Bezug auf seine Architektur und Geschichte analysiert werden. Es geht darum, die Morphologie des Gebäudes zu verstehen, die ursprünglichen architektonischen Absichten und die der nachträglich durchgeführten Eingriffe zu erkennen, Recherchen über den ursprünglichen Zustand des Gebäudes anzustellen, eine Farbanalyse des Bestands durchzuführen…
Sowohl für das Wirtschaftsgymnasium wie auch für die anderen von MET Architects realisierten Projekte ist eine solche Analyse ausschlaggebend für die Projektentscheidungen. Dieses Verständnis des Gebäudes ermöglicht es, die bestehende Substanz feinfühlig zu erfassen. So wird von Fall zu Fall jede Situation einzeln betrachtet und jedes vorhandene Element einzeln „bewertet“ und somit jeweils über die Eingriffe entschieden. Zum Beispiel kann ein Element einen funktionalen Wert annehmen, weil es seine konstruktive Funktion erfüllt; einen ästhetischen Wert, der sich aus einer subjektiven Beurteilung ergibt; einen materiellen Wert aufgrund der Qualität des verwendeten Baustoffes; oder einen historischen Wert als Zeugnis für eine bestimmte Epoche.
Auf Basis der im Voraus durchgeführte Analyse aber auch der Expertise und Erfahrung des Architektenteams, werden die Baumaßnahmen definiert und somit das architektonische Projekt gebildet. Dieses Zusammenfügen unterschiedlicher Eingriffe unter einer Gesamtlogik lässt für mich die Idee eines Puzzles entstehen. Die Herausforderung besteht somit nicht nur in dem Zusammensetzen einer kohärenten Komposition, sondern auch in der Leitung eines regelmäßig von Änderungen betroffenen Projektes.
Die Gesamtsanierung des Wirtschaftsgymnasiums
2017 lanciert der Kanton Basel-Stadt einen Wettbewerb für eine Sanierung des Gymnasiums, der Turnhallen und des Kindergartens mit einer Gesamtfläche von rund 14’300 m². Das 1941 vom Kantonsarchitekten Maurizio fertiggestellte Gebäude erfuhr in den 1960er und 1980er Jahren einige Änderungen, so die Geschossaufstockung des Haupttraktes. Die den Architekten zugeteilte Aufgabe konzentriert sich auf den Einbau der Mensa und der Küche im Erdgeschoss. Der Vorschlag von MET Architects sieht vor, die bestehende Struktur zu erhalten und die Küche an die Stelle des alten Korridors und die Mensa an die Stelle der alten Klassenräume zu verlegen. Diese beiden Längsräume profitieren von diesen atypischen Proportionen, sowohl in ihrer Funktionalität als auch in ihrer Räumlichkeit und öffnen sich hin zu den Außenanlagen.
Die Umwandlung des Gymnasiums – derzeit in der Bauphase – stellt eine umfassende Sanierung dar, die im Sommer 2021 abgeschlossen werden soll. Das Gebäude besteht aus einem fünfgeschossigen Haupttrakt und einem dreigeschossigen Südtrakt. Eine überdachte Pausenhalle stellt die Verbindung mit dem Kindergarten und den Turnhallen her. Die gesamte Struktur ist teilweise freigelegt, wodurch eine Erneuerung von fast allen Böden, Wänden, Fenstern und Decken möglich wird. Neben der Mensa stellt die Einrichtung der Mediathek im Dachgeschoss des Eingangsflügels die zweite große Umgestaltung der Innenräume dar. Zudem werden zwei neue Fahrstühle und ein zentraler Sanitärkern eingebaut.
Obwohl viele Abbrüche und Änderungen am Bestand vorgenommen werden, ist der Fokus auf die bestehenden und ursprünglichen historischen Elemente für den Entwurf zentral. Durch die Aufnahme des Gebäudes in das kantonale Inventar der schützenswerten Bauten, aber auch durch das Interesse der Bauherrschaft und das angemessene Budget konnte ein Projekt entwickelt werden, das eine feinfühlige Auseinandersetzung mit dem Bestand und seinem historischen Wert ermöglicht.
Die Gesamtstrategie zielt auf eine Aufwertung oder sogar eine Wiederherstellung des ursprünglichen Zustands des Gebäudes der 1940er Jahren ab. Unter anderem durch das Ersetzen der meisten Fenster kann die ursprüngliche Aufteilung der Sprossen wiederhergestellt werden. Andere architektonische Absichten des ursprünglichen Projekts werden neu interpretiert, wie beispielsweise die Bedeutung, die den Böden durch starke Farben oder Materialien gegeben wird. In der Tat verleihen die bestehenden Böden aus Klinker – hoch gebrannte Ziegelsteine – in den Hallen- und Gangbereichen dem Gebäude eine besondere Identität und weisen einen historischen sowie ästhetischen Wert auf. Die Klinkerplatten werden sorgfältig erhalten oder sogar demontiert und wiederverwendet je nach Projektänderungen. Die zum Auffüllen erforderliche Restfläche wird mit neuen Platten verlegt, welche die Farben des vorhandenen Bodens nachbilden, und somit im Interesse der Aufwertung des Bestands die Spuren des neuen Eingriffs verwischen.
Um den neuen Speisesaal der Mensa mit den Gangbereichen zu verbinden erhält der Raum einen neuen Bodenbelag aus Klinker. Da die neuen Platten die im Brennofen entstandenen Farbtöne des Bestands nicht originaltreu reproduzieren können, wird der Farb- und Materialitätseffekt durch ein sinnvolles Zusammenstellen der Platten und ein am Bestand orientiertes Verlegmuster nachgebildet. Für die restlichen neuen Bodenbeläge wird der starke Ausdruck der Böden aus dem ursprünglichen Projekt neu interpretiert: so erhalten die Klassenzimmer einen Parkettboden aus Eichenholz in Fischgrätverlegung oder die Sanitärbereiche einen kontrastvollen Fliesenbelag. Die Kontinuität zum ursprünglichen Projekt wird durch Strategien der Erhaltung, der Aufwertung oder der Re-Interpretation gewährleistet.
Andere Situationen benötigen jedoch weitergehende Überlegungen und den Einsatz unterschiedlicher Strategien, so bei den Innentüren. Die in den Hauptgängen der ersten 3 Stockwerke bestehenden Türen aus Ulmenholz mit einer Klinkereinfassung werden aufgewertet und sind Ausgangspunkt für das Konzept der neuen Türen. Erhaltung und Aufwertung, sowie Wiederverwendung von demontierten Türen, oder Reproduktion konstruktiver Details mit identischen Materialien – die Konzeptentwicklung basiert einerseits auf dem Bestand, andererseits aber auch auf der zukünftigen Nutzung und den architektonischen Absichten des neuen Entwurfes. So werden bei den Türen der obersten Stockwerke wertsteigernde Maßnahmen durchgeführt, so das Verwenden von Ulmenholz, oder das Einsetzen eines neuen Materials – Linoleum – um somit eine Hierarchie der Nutzungen aber auch die Präsenz des neuen Eingriffs hervorzuheben.
Die Entwicklung verschiedener Strategien widerspiegelt die bei Umbauprojekten eingesetzten Entwurfsmethoden. Diese basieren von Fall zu Fall auf der Auslegung der jeweiligen Situationen – ob es nun darum geht, die Spuren des neuen Eingriffs zu verwischen oder im Gegenteil das neue Element hervorzuheben. Das Entwurfsprojekt ist vielfältig, und eine sorgfältige Interpretation des Bestandsgebäudes ermöglicht eine Neubeschreibung des Wesens und der Bedeutung des Ortes bei gleichzeitiger punktueller Betonung der zeitgenössischen Eingriffe.
Die konstruktive Umsetzung
Von der Planungs- zur Bauphase wird der architektonische Entwurf in Baumaterialien und -techniken umgesetzt. Durch die Erarbeitung von Ausschreibungsdossiers habe ich die Projektentwicklung im detaillierten Maßstab verfolgt. Anhand der Beschreibung von Arbeiten, wo Altes und Neues aufeinandertreffen, ist mir die Bedeutung der Detailzeichnung beim Bauen im Bestand deutlich geworden.
Bei der Beschreibung der auszuführenden Arbeiten sind die fachlichen Kenntnisse grundlegend: Montagemethoden, Komponenten, Ausführungsdetails… Doch bringt der Fall eines Umbauprojektes zusätzliche Überlegungen zu den technischen Möglichkeiten der Eingriffe mit sich: Kann eine bestehende Türzarge demontiert und in einer neuen Wandöffnung wieder eingebaut werden? Kann ein bestehender Handlauf nachgebaut und ergänzt werden? Kann ein bestehendes Bauelement, um die technischen Anforderungen zu erfüllen, nachgerüstet werden oder soll es ersetzt werden?
Das Baudetail ermöglicht nicht nur die konstruktive Umsetzung des Projektes, sondern wird zum Mittel der Bewertung der Eingriffsmöglichkeiten und somit zum Entwurfsmittel. Durch die Detailzeichnung können die Baumaßnahmen auf den Bestand sowie die Schnittstellen mit dem Neuem studiert werden. Im detaillierten Maßstab können Maßnahmen sich als zu aufwändig, zu teuer oder sogar als nicht realisierbar erweisen und somit das gesamte Projekte beeinflussen.
Um die technischen Eingriffsmöglichkeiten an einem bestehenden Element zu beurteilen, welches oft weit von den Standardelementen oder -bautechniken entfernt ist, erweist sich eine spezifische Expertise als unabdingbar. Für die Architekten ist somit oft eine Zusammenarbeit mit spezialisierten Unternehmen ausschlaggebend, um die technischen Lösungen sowie neue Möglichkeiten zu besprechen. Durch meine Beteiligung an diesem Prozess ist mir bewusst geworden, dass diese Zusammenarbeit als elementarer Bestandteil des Projektprozesses noch vielmehr integriert sein könnte. Auch stellt dieser Austausch mit Spezialisten die Trennung zwischen Entwurf und Konstruktion in Frage.
Das Einfließen technischer Aspekte in den frühen Entwurfsphasen ermöglicht es, das Projekt auf konstruktive Gewissheiten zu basieren. Von dieser vorangehenden Arbeit profitiert nicht nur der Entwurfsprozess, sondern auch die Realisierung des Projektes während der Bauphase. In der Tat birgt jede Baustelle Risiken unterschiedlicher Art: Fehler auf der Baustelle, «Fundstücke» insbesondere bei neuen Wandöffnungen, unerwartete Schwierigkeiten einer Baumaßnahme, verzögerte Lieferzeiten. Beim Bauen mit dem Bestand können solche Unabwägbarkeiten potenziell durch vorbereitende Arbeiten zumindest teilweise vermieden werden.
Die Gebäudediagnostik des Bestandbaus stellt eine wichtige und für das Projekt vorbereitende Etappe dar. Im Rahmen der Sanierung des Wirtschaftsgymnasiums wurden Tragstruktur sowie Wand- oder Bodenaufbauten durch Sondierungen untersucht. Somit konnten die vom Planarchiv des Hochbauamtes zur Verfügung gestellten historischen Pläne auf konstruktive Informationen verifiziert oder vervollständigt werden und das Projekt auf der Grundlage einer dem aktuellen Zustand des Gebäudes entsprechenden Erfassung entwickelt werden. Jedoch zeigen sich diese Untersuchungen oft als ungenügend. Durch das Architektenteam werden weitere Diagnosen durchgeführt, die für die Projektentwicklung bedeutend sind, so das Aufnehmen sichtbarer Bauschäden, detailliertes Aufmessen, oder eine Diagnose von einzelnen Bauteilen durch externe Spezialisten.
Die Notwendigkeit, solche ergänzenden Arbeiten durchzuführen, die sich auf die jeweiligen Situationen beziehen, widerspiegelt die unvermeidliche Anpassung der Arbeitsmethoden an den Gesamtprozess. Ob es nun darum geht, maßgeschneiderte Baumaßnahmen zu entwickeln, Standardtechniken anzupassen oder die konventionellen Arbeitsmethoden umzudenken: die angemessene Vorgehensweise definiert sich meines Erachtens durch das stete ’sich an den Bestand anpassen‘. Ein komplexer aber facettenreicher Prozess, maßgeschneidert in seiner Organisation sowie in der Aufteilung der Aufgaben der Projektbeteiligten. Eine solche Neudefinition der Praxis und ein Überdenken des Projektprozesses würde dazu führen, das Projektverfahren zu optimieren und das Bauen mit dem Bestand dauerhaft zu etablieren.
Text: Ines Weege, Architektin MSc/HMONP. Studienabschluss 2018 an der ENSA Strasbourg und dem KIT Karlsruhe, derzeit tätig für MET Architects. Dieser Artikel wurde im Zusammenhang mit der Abschlussarbeit im Rahmen der 2020 abgeschlossenen HMONP-Ausbildung geschrieben. Text vom Französischen ins Deutsche übersetzt